Publié le 08 mai 2025 – Mis à jour
Source : Le Monde avec AFP
Les députés européens ont approuvé, jeudi 8 mai, un assouplissement des normes d’émissions de CO₂ imposées aux constructeurs automobiles. Cette décision vise à éviter des sanctions financières en 2025 et s’inscrit dans le plan de soutien à un secteur fragilisé par la concurrence chinoise.
Un délai de deux ans pour les constructeurs en retard
Le nouveau mécanisme, proposé par la Commission européenne et soutenu par une majorité d’eurodéputés (458 voix pour, 101 contre, 14 abstentions), permet désormais d’évaluer les émissions de CO₂ sur une période de trois ans (2025-2027) au lieu d’une seule année. Cette flexibilité offre un répit aux industriels qui peinent à atteindre leurs objectifs environnementaux, leur évitant ainsi des amendes à partir du 31 décembre 2025.
Pascal Canfin, eurodéputé français (Renew), a expliqué à l’AFP que cette mesure répondait à la pression des constructeurs, qui réclamaient une approche plus progressive.
Un soutien controversé à l’industrie automobile
La droite européenne (PPE), les sociaux-démocrates et les centristes (Renew) ont défendu ce compromis, estimant qu’il était nécessaire pour renforcer la compétitivité du marché automobile européen. Laurent Castillo (PPE) a salué cette décision comme une « première étape » avant une éventuelle révision de l’interdiction des moteurs thermiques prévue pour 2035.
À l’inverse, les écologistes dénoncent un « énième recul » dans la lutte contre le changement climatique. Saskia Bricmont (Verts/ALE) a critiqué cette mesure, estimant qu’elle retarderait la transition vers des véhicules électriques accessibles.
L’extrême droite demande l’abandon des sanctions
Du côté de l’extrême droite (Patriotes pour l’Europe), Jordan Bardella (RN) a jugé cette flexibilité insuffisante, appelant à une suppression pure et simple des amendes. Il a réaffirmé son opposition à la stratégie du « tout-électrique », qu’il considère comme imposée par « les idéologues de Bruxelles ».
Quelles conséquences pour l’industrie et l’environnement ?
Cette décision relance le débat sur l’équilibre entre compétitivité industrielle et transition écologique. Alors que l’Europe cherche à protéger son secteur automobile, les critiques pointent un risque de ralentissement dans la réduction des émissions de CO₂.